29.12.08

...estes arquivos, sem nome, nem nome, nomes tolos, vão se multiplicar indefinidamente, assim como os cadernos escolares também cresceram até começar a fazer pilhas, alcançando o teto, até perderem-se nas mudanças, até desaparecem deixando uma lembrança fantasma - eles vão se multiplicar, não vão parar nunca como as palavras que não param na minha cabeça, que vão rodopiando, tentando, de forma patética, nunca bem sucedida, envolver tudo o que eu vejo, tudo o que eu vivo, as pessoas que eu conheço, seus gestos, seus rostos, suas roupas, o que elas possam talvez pensar sobre si, sobre o mundo, sobre o outro - mas é um fracasso - talvez a literatura fosse uma salvação, mas não para mim, e falarei sempre deste espaço, a partir deste espaço, deste hiato entre esta proliferação incessante de palavras e um único gesto de sucesso e calmaria que não alcançarei - a palavra já é, de si, um projeto fracassado – mas não é menos doloroso quando as palavras encontram áreas que lhe resistem, que não aceitam um verbo, áreas sombrias, áreas na sombra, sob a sombra de algo que não aceita palavras, algo que se alimenta de sensações sem nome e desgosto – ou, talvez, será a perseguição de uma palavra mágica, um “abracadabra” que não apenas abra uma porta secreta, mas possa, quem sabe, parar o mundo até que eu consiga decifrá-lo, que faça um clarão; ou que, numa atitude bem mais eficiente e tranqüilizadora, ao contrário do verbo divino, uma palavra que interrompa, desfaça finalmente este mundo...

quem




Para 2009

J’ai compris que j’étais une personne seule avec mon écriture, très loin de tout.

La solitude de l’écriture c’est une solitude sans quoi l’écrit ne se produit pás, ou Il s’émiette exsangue de chercher quoi écrire encore.

C’est la solitude de l’auteur, celle de l’écrit. Pour débuter la chose, on se demande ce que c’était ce silence autour de soi. (…) Celle solitude réelle du corps devient celle, inviolable, de l’écrit.

On ne trouve pas la solitude, on la fait. La solitude elle se fait seule. Je l’ai faite. Parque que j’ai décidé que c’était là que je devrais être seule, que je serais seule pour écrire des livres.

Je peux dire ce que je veux, je ne trouverai jamais pourquoi on écrit et comment on n’écrit pas.

La solitude, ça veut dire aussi : Ou la mort, ou le livre. Mais avant tout ça veut dire l’alcool. Whisky, ça veut dire.

Se trouver dans un trou, au fond d’un trou, dans une solitude quasi totale et découvrir que seule l’ecriture vous sauvera. Être sans sujet aucun de livre, sans aucune idée de livre c’est se trouver, se retrouver, devant un livre. (…) Je crois que le personne qui écri est sans idée de livre, qu’elle a les mains vides, la tête vide, et qu’elle ne connaît de cette aventure du livre que l’écriture sèche et nue, sans avenir, sans écho, avec ses règles d’or, élémentaires : l’orthographe, le sens.

Du moment qu’on est perdu et qu’on n’a donc plus rien à écrire, à perdre, on écrit.

Tout prend un sens tout à coup par rapport à l’écrit, c’est à devenir fou. Les gens qu’on connaît on ne les connaît plucs et ceux qu’on ne connaît pas on croit les avoir attendus. C’était sans doute simplement que j’étais dejà, un peu plus que les autres gens, fatiguée de vivre. C’était un état de douleur sans souffrance.

Être seule avec le livre non encore écrit, c’est être encore dans le premier sommeil de l’humanité.

L’écriture a toujours été sans référence aucune ou bien elle est… Elle est encore comme au premier jour. Sauvage. Différente.

Il y a le suicide dans la solitude d’un écrivain.

Dès que l’être humain est seul il bascule dans la déraison. Je le crois : je crois que la personne livrée à elle seule est déjà atteinte de folie parce que rien ne l’arrête dans le surgissement d’un délire personnel.

Ce n’est même pas une réflexion, écrire, c’est une sorte de faculté qu’on a à côté de sa personne, parallèlement à elle-même, d’une autre personne, qui apparaît et qui avance, invisible, douée de pensée, de colère, et qui quelquefois, de son propre fait, est en danger de perdre la vie.

Écrire, Marguerite Duras